Jusqu’en 1951, un juste équilibre « prédateur / proie » était maintenu par l’intervention permanente des ruraux alors nombreux. L’abondance du lapin de garenne protégeait les autres espèces fragiles (perdrix, faisans, petits oiseaux,…). Il n’existait aucune réglementation restrictive du piégeage, aucune espèce n’était protégée, la vente des fourrures était autorisée et pouvait générer un complément appréciable de revenus (une peau de sauvagine pouvait représenter 10 jours de salaire pour un ouvrier agricole) et malgré tout cela, aucune espèce prédatrice n’a été menacée d’extinction !
En 1952, l ‘introduction volontaire de la myxomatose fut une catastrophe écologique. Les prédateurs sont alors privés de leur nourriture principale. Les espèces fragiles voient leurs effectifs fondre puis s’éteindre. Les prédateurs affamés s’attaquent de plus en plus aux animaux domestiques (volailles, agneaux,…).
A partir de 1984, « on » met en place une réglementation de plus en plus restrictive sur le piégeage (et ce n’est pas fini avec les règles communautaires). On obtient le changement de mission pour la garderie : le piégeage des piégeurs remplace le piégeage des prédateurs !
Les chasseurs de petit gibier l’ont bien compris, la méthode est simple : remplacer le « méchant » chasseur par les « gentils » prédateurs ! Seulement, dans ce système, c’est l’ensemble de la faune sauvage qui périclite sous l’excès de prédation. Bientôt loup, lynx remplaceront aussi les chasseurs de grand gibier, si on laisse faire.
Comment retrouver et maintenir l’équilibre ?
- En accentuant la régulation des prédateurs (par une législation moins contraignante, en autorisant la naturalisation et la vente des fourrures des espèces piégeables).
- En aménageant la nature (jachères, emprises des lignes électriques, garennes artificielles, haies,…).
- En limitant la toxicité des phytosanitaires.
- En alternant l’arrêt de la protection de certaines espèces (buse variable, busard Saint Martin, chat forestier, cormoran argenté).
- En faisant comprendre au public que l’autorégulation est un mythe : un renard n’a jamais mangé un autre renard, pas plus qu’une martre ou une fouine !
- En créant des emplois de piégeurs et d’aménageurs du milieu rural.
- En obtenant l’autorisation d’utiliser les puces vaccinantes de l’ANCLATRA (Association Nationale des Chasseurs de Lapins) pour sauvegarder le lapin, maillon central de la chaîne alimentaire de la faune européenne.
Depuis 1992, nous savons que la vaccination des lapins par les puces fonctionne parfaitement. Des chercheurs de l’ANCLATRA, financés par des sociétés de chasse, des particuliers et quelques fédérations, ont découvert que certaines myxomatoses naturelles peuvent vacciner les lapins et se transmettent par les puces. Après avoir réussi à maîtriser l’élevage intensif des puces, et isolé une myxomatose atténuée (BE4), les premiers essais en laboratoire et en parcs sont concluants. Des expérimentations dans la nature sont alors réalisées sous la protection de certaines fédérations avec pour résultat 100 % de vaccination sur les zones traitées !
Aussitôt tout a été imaginé pour gommer cette importante avancée scientifique des chasseurs: l’ONC (Ministère de l’environnement) a même inventé un pseudo vaccin transmissible par granulé pour miner le laboratoire Bio Espace de l’ANCLATRA. Mission hélas réussie !
Malheureusement après bien des péripéties, articles, démentis, la vérité finit enfin par apparaître, nue, cruelle, l’ONC a leurré les chasseurs, son vaccin antimyxomatose et VHD par appât n’est pas au point et ne le sera sans doute jamais .
Aujourd’hui l’ANCLATRA survit encore et se développe là où les chasseurs ont la volonté de s’en sortir. Le travail de l’ANCLATRA consiste désormais à chercher le moyen industriel et politique pour obtenir la mise sur le marché des puces vaccinantes.